Traiter de l’Histoire d’un rite maçonnique c’est se trouver en permanence tiraillé entre une histoire mythique ou fantasmée et une histoire qui se veut fondée sur des faits vérifiables au moyen de documents. Et il faut préciser que, dans ce dernier domaine, bien des trous noirs restent à combler et que l’interprétation impartiale des faits demeure problématique. Ce qui paraît certain en tout cas, c’est que le Rite Écossais Rectifié, comme d’ailleurs tous les rites maçonniques, est le produit d’une oeuvre humaine, fruit des idées et des moeurs d’une époque et des convictions de leurs fondateurs, puis de leurs réformateurs. L’étude de l’histoire du rite met au grand jour le caractère paradoxal de tous les comportements humains, rompant ainsi avec l’angélisme ou le dogmatisme de certains qui voudraient voir en J-B. Willermoz une sorte d’illuminé ayant reçu une révélation divine. Cet ensemble de remarques n’enlève rien à la grande énergie et aux nombreux talents de J-B. Willermoz non plus qu’à la richesse ésotérique du Rite Écossais Rectifié.