Tracé d'un parcours fait de détours, le labyrinthe égare et conduit. Prison, refuge et passage, il trace les voies sinueuses qui relient la perception au sens, le désir à l'idée et à l'acte.
L'exploration de l'image commence au palais des rois Minos avec ses légendes autour du dédale, du Minotaure, de Thésée et d'ariane. Elle se poursuit en d'autres lieux et en d'autres temps : la préhistoire et ses labyrinthes de pierre, l'Égypte pharaonique, les labyrinthes à une seule voie des cathédrales, les jardins où l'on s'égare, la ville et ses méandres. Ces constructions illustrent les pérégrinations du sens. L'étymologie grecque le palais des haches renvoie à la violence (lab=prendre, saisir) et, retranscrit en latin au Moyen Age, le mot donne lieu à un jeu de mot présenté comme une explication, labor intus, peiner en dedans, autour de laquelle se développe l'idée de l'Oeuvre chez les alchimistes. Puis le mot entre dans la littérature des langues parlées en Europe pour illustrer les rites sociaux et les parades d'Amour : c'est le labyrinthe d'amour. C'est aussi la rencontre avec le maze en Angleterre.
Repris par les conteurs et les poètes, génération après génération, la métaphore du labyrinthe porte le sens du monde, de la réalité dans son ensemble, dans ses ramifications et ses modalités.
Les détours sur le chemin permettent à la fantaisie et à l'inattendu de se manifester. Et c'est l'imprévisible qui fonde la liberté et la dignité de chacun.
Sommaire
Naissance de l'image
1. L'abri aux mille détours pour les vivants et les morts
2. Thésée, le héros civilisateur
3. Dédale, le fondateur de la technique
4. Unir la cité et la nature
5. L'oie et le destin
6. Le passé, labyrinthe temporel
7. Depuis les cercles de pierre
8. Les labyrinthes à une seule voie
9. Y entrer pour en sortir
10. Les images réelles, images créées
11. Le labyrinthe devient l'image du monde
12. Des voies et des venelles
13. Les enjeux