Le mythe de la parole perdue est le thème central de l'enseignement initiatique. Les commentateurs, jusqu'à ces dernières années, associent ce mythe à celui d'une tradition primordiale, ce qui permet de nourrir une nostalgie pour un passé révolu, de condamner le monde moderne et de conforter les idéologies mortifères.
Ce que nous savons aujourd'hui, grâce à la découverte de documents maçonniques anciens (les old charges), et aussi grâce à l'exploration des profondeurs de la psyché, permet de tenir un autre langage.
La découverte du cadavre pourrissant du père provoque le surgissement du " mot substitué ". Celui-ci ne signifie pas. Il autorise seulement la reconnaissance. La parole substituée est la " langue de bois " qui s'impose à tous lorsque l'institution récupère à son profit le sens afin d'exercer son pouvoir.
La langue de bois, faite pour se faire reconnaître, remplace la langue vraie et vivifiante, à l'issue d'un processus de pourrissement au moyen duquel le sens s'enlise dans la signification.
L'enseignement de l'éveil procure les moyens de remonter de la signification jusqu'à la plénitude du sens. La découverte de la parole perdue est le privilège de l'homme libéré qui est capable de produire de la parole et de créer du sens au lieu d'en reproduire.
Sommaire
Chap 1. La rupture
Chap 2. Paradis perdu
Chap 3. Chercher la parole perdue
Chap 4. Le mot et le chiffre
Chap 5. Murmure du sens
Chap 6. Golem, l'homme substitue
Chap 7. La recherche d'absolu
Chap 8. Les noces de la rose et de l'acacia
Chap 9. Créativité
Chap 10. La quête de l'essentiel, clef d'une métahistoire