Liberté, Égalité, Fraternité, telle est la devise républicaine de la Franc-maçonnerie, à moins que ce ne soit la devise maçonnique de la République française ? La question est délicate. Ce sont les délégués du Grand Orient de France qui ont affirmé au Gouvernement provisoire de 1848, d'une part, que cette devise était depuis toujours celle des loges et, d'autre part, qu'elle avait été adoptée par les révolutionnaires de 1789.
Sauf que ces assertions étaient fausses ! Pourtant, la devise a été adoptée par de nombreuses obédiences et, dans certaines, elle a même remplacé les acclamations traditionnelles. Ce succès était-il mérité ? Cette devise, même si elles ne l'utilisaient pas, aurait-elle pu être adoptée par les loges du XVIIIe siècle ? Aurait-elle convenu aux maçons opératifs ou ces derniers auraient-ils eu dans leurs organisations quelque élément qui justifie qu'on la leur applique ? Enfin, cette devise, dans laquelle beaucoup de maçons ne voient qu'un idéal social, est-elle également l'indication d'un cheminement intérieur du maçon ? Telles sont les questions auxquelles nous avons tenté de répondre dans ce cahier.