Le Grand Orient de France fête en 2023 les 250 ans de sa création en 1773. Héritier direct et naturel de la première Grande Loge de France, il insuffle à cette institution maçonnique un esprit démocratique qui réforme profondément son fonctionnement. Il accorde même dès 1774 aux « loges d’Adoption », un statut qui préfigure la reconnaissance de la maçonnerie féminine.
Se dotant d’une administration solide, le Grand Orient se cherche alors une adresse fixe. En 1774, la nouvelle obédience s’installe pour vingt ans rue du Pot-de-Fer (actuelle rue Bonaparte), dans les locaux laissés vacants par les Jésuites interdits en France depuis 1763. À partir de 1852, elle se fixe durablement au n°16 de la rue Cadet.
Cet ouvrage, par un voyage dans le temps et dans l’espace parisien, reconstitue en trois phases l’histoire d’une adresse devenue iconique. La première étape (1773-1852), restitue les six adresses successives du Grand Orient sur la rive gauche, avant de se fixer sur la rive droite.
La seconde s’intéresse à l’histoire de la rue Cadet, aux marges du Paris historique au XVIIIe siècle, qui s’intègre progressivement au cœur de la capitale au XIXe siècle lorsqu’elle accueille le Grand Orient.
La troisième étape se concentre sur l’histoire du n°16 de la rue Cadet, jusqu’à ne conserver que sa vocation maçonnique actuelle, avec une ouverture sur le monde grâce au Musée de la Franc-maçonnerie.
Biographie
Jean-Luc Le Bras, agrégé de géographie, a œuvré en Afrique au sein des ministères de la Coopération et des Affaires étrangères de 1973 à 2012. Spécialisé dans l’étude de l’entreprise coloniale au XXe siècle, il s’intéresse particulièrement aux acteurs majeurs tels que les administrateurs, militaires, religieux et francs-maçons.
Membre actif de l’IDERM et de l’Aréopage SOURCES, il est également l’auteur de plusieurs ouvrages remarquables sur les
Francs-maçons, dont « L’Étoile Occidentale de Dakar 1899-1960 ».